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Déverser tout de mon être dans ma photographie
De mémoire, c’était mon premier automne en tant que photographe lorsque j’ai commencé à me remettre en question. La photographie était trop nouvelle pour moi pour avoir développé ma propre réflexion, néanmoins le manque de vision personnelle me faisait me sentir incomplet. Ce vide m’a amené à un long voyage introspectif pour découvrir mes véritables désirs artistiques.
Déverser tout de mon être dans ma photographie
Je crois que dans le monde des Arts, un but n’a pas besoin d’être matériel; il peut aussi être une destination immatérielle qui, tout en restant peut-être éternellement insaisissable, peut guider nos cœurs et nos mains de manière constante vers elle-même.
Une vision personnelle n’est pour moi rien d’autre qu’une lumière qui m’empêche de me perdre dans l’obscurité stérile de l’impersonnalité où ma photographie ne serait que le sous-produit d’un appareil photo, d’un outil ou d’un processus.
Déverser tout mon être dans ma photographie est mon aspiration romantique pour me guider vers une photographie qui serait une expression de tout mon être : ma personnalité, mes sentiments, mes états mentaux, ma réalité subjective et tout ce qui fait partie de moi.
Les principes que je suis pour créer mes photographies
Une photographie libérée de la pensée humaine
C’est étrange, mais je suis incapable de créer des photographies dans mon état normal. Je dois d’abord me libérer de la prison de mes pensées–ce sont des doutes, du chaos, de l’anxiété, etc., autrement dit : des bruits—en atteignant l’état mental de non—pensée. Ce n’est que dans la paix de l’état de non-pensée que je suis capable d’embrasser ma créativité, ainsi que mon moi véritable.
Créer uniquement dans l’instant
J’ai tendance à me dire que la photographie est un souffle. La photographie dont je suis amoureux est celle que je vis dans l’instant. Quand je crée, c’est comme un rêve : je ne pense pas, je fais, je suis dans la zone. J’ai l’impression d’être quelqu’un d’autre.
Une photographie digitale mais avec une intégrité artistique
« La vérité est le fondement et la raison de la perfection, et de la beauté; une chose, de quelque nature qu’elle soit, ne saurait être belle, et parfaite, si elle n’est véritablement tout ce qu’elle doit être, et si elle n’a tout ce qu’elle doit avoir. »
— de Réflexions ou sentences et maximes morales, 1665 par François de La Rochefoucauld
Je ne juge pas ceux qui le font, mais je refuse de retoucher numériquement mes photographies pour les améliorer artificiellement après coup. Je veux que ma photographie soit fidèle à mon être en résonance avec le lieu et l’atmosphère, dans l’instant. Toutes mes photographies sont créées et finalisées dans l’instant où mon être—matériel et immatériel—est immergé dans l’atmosphère du lieu et dans l’éphémère infini du moment.
L’expression personnelle prime sur les règles
Les règles photographiques sont importantes, mais les lois externes devraient-elles être absolues lorsqu’il s’agit d’expression artistique ? Pour que ma photographie soit une émanation de moi-même, j’ai décidé de faire passer mon expression personnelle avant les règles. Je rejette donc toute contrainte esthétique et idéologique qui ne soit pas née de mes propres désirs.
Se concentrer d’abord sur les formes, plutôt que sur les fonctions des choses
J’ai remarqué un jour, lors d’une promenade à Paris, que j’avais une forme de détachement vis-à-vis du monde. Il m’a fallu un certain temps pour comprendre que ce détachement venait de la manière dont je regarde le monde : je me concentre souvent uniquement sur son essence (les formes) plutôt que sur ses apparences (les fonctions).